lundi 12 janvier 2015

Dans la plume d'un autre


Inspiré d'un extrait de Du côté de chez Swann où Marcel Proust évoque ses sensations en découvrant la Petite Madeleine.

Je ferme les yeux, je me concentre uniquement sur la sensation éprouvée lorsque je laisse fondre lentement sur ma langue, un pétale de barbe à papa.


Le plaisir commence au moment où le forain plonge une petite baguette dans son chaudron de sucre. Des lambeaux duveteux s’envolent que la gourmande que je suis essaie d’attraper.

Je ressens de la fierté en brandissant mon petit nuage rose ! Je n’ose pas le déchirer tout de suite, je veux le faire durer longtemps.

Puis la tentation l’emporte, je tire lentement sur la friandise, ouvre grand la bouche et engloutis la confiserie sucrée. Et là, plaisir suprême ! Je ferme les yeux pour déguster de toutes mes papilles  cette splendeur culinaire.

Lentement, le sucre fond, tapissant ma bouche d’un voile voluptueux qui, déjà, réclame un autre effiloché. Je ne m’arrêterai que lorsque le bâton sera complètement déshabillé de ce nanan.

Les doigts englués de sucre, la bouche collante, je fixe dans ma mémoire ces instants délicieux. Et même si je suis un peu écœurée, rien ne m’empêchera de manger, une autre fois encore, une barbe à papa. 

Michèle

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