Inspiré d'un extrait de Du côté de chez Swann où Marcel Proust évoque ses sensations en découvrant la Petite Madeleine.
Je ferme les
yeux, je me concentre uniquement sur la sensation éprouvée lorsque je laisse
fondre lentement sur ma langue, un pétale de barbe à papa.
Le plaisir
commence au moment où le forain plonge une petite baguette dans son chaudron de
sucre. Des lambeaux duveteux s’envolent que la gourmande que je suis essaie
d’attraper.
Je ressens de
la fierté en brandissant mon petit nuage rose ! Je n’ose pas le déchirer
tout de suite, je veux le faire durer longtemps.
Puis la
tentation l’emporte, je tire lentement sur la friandise, ouvre grand la bouche
et engloutis la confiserie sucrée. Et là,
plaisir suprême ! Je ferme les yeux pour déguster de toutes mes
papilles cette splendeur culinaire.
Lentement, le
sucre fond, tapissant ma bouche d’un voile voluptueux qui, déjà, réclame un
autre effiloché. Je ne
m’arrêterai que lorsque le bâton sera complètement déshabillé de ce nanan.
Les doigts englués de
sucre, la bouche collante, je fixe dans ma mémoire ces instants délicieux. Et
même si je suis un peu écœurée, rien ne m’empêchera de manger, une autre fois
encore, une barbe à papa.
Michèle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire