J’aimais
subir son regard bleu perçant, bleu d’acier, un bleu d’enfant. Il se voulait sécurisant,
rassurant, parfois même envoûtant, capable de me transporter en apesanteur sur
un nuage de bonheur.
Un
demi-sourire suffisait à détendre les traits de son visage empreint de sérénité
et de douceur. Je m’imaginais lovée entre ses bras immenses. J’espérais qu’il
puisse me réparer de ses forces. Le silence serait de rigueur, les mots
inutiles.
Il
affichait une barbe de trois jours, une chevelure en bataille où quelques mèches
grisonnantes semblaient appartenir à quelque un d’autre. Son allure restait juvénile
sous une chemise estivale de couleur claire qui accentuait son élégance.
Les filets jetés négligemment sur son épaule
pouvaient lui donner une identité de pêcheur, sans grande prétention. Il devait
savoir vivre au rythme des éléments, s’émerveiller d’une ligne d’horizon
enflammée d’un soleil couchant.
Peu
m’importait sa vie, peu m’importait son nom. L’instant présent avait quelque
chose de magique que je rêvais durable dans le temps.
Monique
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