Une photographie du voyage à Nantes... puis au cours du récit, surprise ! Il faut insérer la phrase suivante « Un ange tombe du ciel, il a la peau translucide, presque bleue et me contemple avec des yeux ébahis »
Plus tard, une autre consigne vient s'ajouter : l'ange dépose quelque chose dans la main du narrateur.
Depuis quelques années, j’habite Nantes, un quartier
vivant où je me déplace à pieds. J’ai élu domicile dans une petite résidence
tranquille au bout d’une rue commerçante. Le matin, à l’aube, de ma fenêtre de
salon, je profite d’une vue unique et reposante qui me comble.
La
ville s’éveille doucement. Les réverbères sont allumés et diffusent un halo
d’or sur les pavés. Tout devient précieux et rare. Je redécouvre mon quartier
désert, silencieux et mystérieux. Les magasins fermés cachent les secrets de la
nuit. J’imagine pour chacun une vie parallèle.
La
vitrine du confiseur chocolatier me fait saliver. Les effluves de chocolat
m’enrobent d’une présence perceptible. Je me vois petite fille modèle croquant
dans chaque bonbon à la manière de Sophie dans le roman de la Comtesse de
Ségur.
Justement,
à côté, se situe mon havre de paix, » ma jolie petite librairie dans la
lumière ». Lieu de voyages, de rêves, d’émotions, d’aventures et de
rencontres. L’aurore la met au premier plan de mes désirs. Je m’y projette,
entrant sur la pointe des pieds, libre de toucher et feuilleter les objets de
ma convoitise. Sur l’étagère des « W », je choisis « l’empire
des anges » de Bernard Werber. Auteur favori, roman lu et relu, réponse à
mes questions sur l’après la vie. Je l’ouvre au hasard et comme tombé du ciel,
se pose devant moi un ange transparent, auréolé de bleu, me regardant d’un air
ébahi. Absorbée par ma lecture, même pas étonnée, je pose le roman et me
présente :
— Bonjour,
je m’appelle Julie, j’habite au bout de la rue.
L’ange
intimidé, bafouille :
— Moi,
je loge ici mais ne sort que la nuit comme tous les personnages des
livres !
Je
m’apprête à partir, ne voulant pas jouer les troubles fêtes et avance pour
prendre congé. A ce moment, l’ange dépose un objet froid dans ma paume.
J’ouvre
les yeux et m’aperçois que je suis à ma fenêtre, perdue dans mes rêveries, ma
tasse de café à la main.
Sissi
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