vendredi 28 novembre 2014

Trois univers se (dé)mêlent !

Voilà, jy suis, cest bien ce vieil immeuble de briques rouges que lon ma signalé. Hé bien, pour faire la planque, je suis gâté, des crottes de chien plein le trottoir ! Mais ça va, mon déguisement est super, je vais passer inaperçu, me fondre dans le décor, mes cheveux sont assez gras (pas de shampoing depuis 5 jours!). Je relève le col de mon pardessus fripé à la Colombo! Jai la dégaine, vous pouvez vérifier, même mes ongles sont noirs!

Tiens, je ne lavais pas vu, jai un collègue, mais lui cest du vrai, pas un flic en embuscade, un pauvre gosse, déjà obèse à 17 ans ! Il a du en bouffer des Big Mac ! Tiens, il installe son campement, un vieux matelas sous le porche de limmeuble. Comment a-t-il pu en arriver là A-t-il des parents? Sans doute des vieux, aigris, une vieille histoire damour qui a mal finie, ils boivent, se battent et le gosse ne supporte plus, il faut déguerpir, se tirer, plutôt la rue que cette ambiance mortifère.

Wouah ! Quelle belle voiture, je ne lai pas entendu arriver, un moteur 6 cylindres en V qui ronronne doucement sur lasphalte brillant. Jaguar type E si je ne mabuse. Des gants de cuir fauve posés sur le volant, une silhouette au profil bien dessiné se découpe sur le carreau. Il me fait penser à Sean Connery, mon James Bond favori. Je limaginerai plutôt faisant tourner nonchalamment son verre de Ballantines dans un salon feutré de Marble Arch, ou sur le pont en teck dun voilier racé filant toutes voiles dehors, mais,  que fait - il ici dans cette rue sordide ?

Tout à coup, la portière passager souvre, sen échappe un joli caniche blanc qui semble danser sur ses petites pattes soigneusement toilettées, puis, un escarpin glisse, se pose élégamment sur la chaussée, un bas couture sur une longue jambe fuselée. Je retiens ma respiration. Puis une silhouette se déplie avec grâce, une nuque fine supporte un lourd chignon noir. Elle est superbe !
Jen ai le souffle coupé !
Nonchalamment elle se dirige vers le jeune SDF, il nest pas surpris, il sort de la poche de son blouson un petit paquet, elle le prend avec un sourire et lui remet en échange une enveloppe en papier kraft quil dissimule prestement sous sa veste de cuir.

Voilà, jai eu le temps de noter le numéro de la voiture. Ma planque est terminée, je repars tranquillement pour le bureau des « stups » ils seront contents de moi.


Annette

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