mardi 23 septembre 2014

Frénésie d'une musique

L'atelier : écrire en musique, sans réfléchir, sans s'arrêter... se laisser voler sous l'élan, s'affranchir de sa critique intérieure, créer !

Je fais un cauchemar. Autour de moi, des corps brûlants luisant de sueur s’agitent, leurs bras tendus rythment une danse effrénée et lugubre, les bouches ouvertes psalmodient des sons muets.
    
Envoûtement ? Rituel macabre ?
    
Des larmes de tristesse coulent sur mes joues. Ils savent ma peur du noir, de l’isolement. Je cours en tous sens et me heurte contre cette muraille humaine.

Où suis-je ? Rien ne se finira donc jamais ?

Peur du vide, de l’absence, peur de lire la fin de l’histoire, peur du noir, du bruit, de la pluie. Glisser sur le sol mouillé de larmes de sang, s’abîmer au fond de l’abîme. Inquiétude grandissante.

Où est la joie dans ce noir d’encre ? Pas un rai de lumière pour retrouver espoir. Tout est sombre. Même mon âme qui s’englue, s’encroute, se dilue, se dissout.

Un son. Ta voix.

Je voudrais tellement être légère, libre, courir au vent matinal, sentir le soleil sur ma peau, me blottir au creux de ton dos dans un lit aux draps frais.

Ta voix douce et rassurante m’apaise.

Tout à coup mon cauchemar s’estompe. Une musique aux accents argentins nous enveloppe, nous ensorcelle. Nous dansons sur des rythmes endiablés. Peu à peu la place du marché s’anime. Nous nous asseyons à une table, buvons une limonade avec une paille comme les enfants insouciants que nous étions. Le chant des oiseaux ponctue notre conversation. Nous oublions l’heure du retour.

Fragilité de l’instant.

Un bruit claque. Je sursaute. Tu es parti.

J’entends au loin ta voix qui m’attire. Je cours sous la pluie, où aller ? Je suis perdue dans cette ville que je ne connais pas. J’ai froid, je veux la chaleur de tes bras. Il faut vraiment oublier les autres, tourner dans notre sphère, seuls au monde. Ne pas écouter les paroles blessantes, obéir à notre instinct. Les laisser vomir leur jalousie, ne pas se laisser éclabousser par leur venin.

Retrouver notre océan, voyager ensemble dans le temps clair et limpide comme une bulle de savon qui s’envole, s’étire et s’étiole.

Tout s’éclaire et devient chaud comme une caresse du soleil. Ma peau frémit sous tes doigts, ta voix me transporte, m’extirpe de ce néant glauque.

Je me réveille. Tu es là.

Michèle

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